La réunion de Nairobi était placée sous le signe d’un FGI 2.0, cette 6è édition n’ayant pas été prévue lors des conclusions du Sommet de Tunis en 2005. Cette édition, libérée de la menace d’un arrêt pur et simple de ces sommets opérés sous l’égide de l’ONU, a permis encore une fois des rencontres et discussions qui devraient se prolonger encore pendant 4 ans, jusqu’au prochain sommet de 2015.
Comme chaque année, EUROLINC est présent au FGI qui se tient cette année au Kenya, à Nairobi et dont le thème étaitt :
« The Internet as a catalyst for a change : access, development, freedoms and innovation », vaste programme.
Grosse fatigue
En venant à Nairobi nous avions fait des répartitions de tâches et des prévisions d’activité… sans tenir compte que ici nous sommes à 1800m d’altitude…
Avec les 20mn de marche entre notre résidence et la conférence plus la station debout au stand et les aller-retour entre des salles mal indiquées, l’équipe est un peu sur les genoux. D’où le manque de retours d’information, désolée, on tente de se rattraper.
Organisation
Les kenyans ont fait de gros efforts pour l’occasion et le centre de l’UNON (Nations Unies Nairobi) est entièrement dédié à l’événement. Pas de contrôles trop tatillons, un staff aimable mais une organisation déroutante : la liste des workshops et les salles sont bien affichées mais par un menu déroulant véloce qui mange la moitié de la ligne, les salles sont numérotées mais le seul plan à la disposition des 1900 congressistes est une feuille A3 scotchée sur un vague poteau dans un coin (pas de photocopieur à disposition, ni papier)…
Le programme distribué seulement le mardi midi est également déconcertant, la logique n’étant pas toujours très claire. Quant à savoir QUI organise une réunion (indication assez essentielle quand même) il faut se plonger dans les 50 pages de l’ouvrage pour parfois n’en n’avoir qu’une vague idée. Si on ajoute que certaines réunions sont modifiées sans préavis…
Mais, une des règles des FGI est de ne jamais s’arrêter à des considérations comme un thème ou même un titre de workshop pour en connaître l’intérêt, au FGI le but est de faire des rencontres tout en tentant de découvrir la perle des réunions qui vous fera accepter le reste avec plaisir.
Workshop
Parmi les sessions suivies malgré tout par les représentants d’EUROLINC :
Pot-pourri des interventions :
Une réunion de synthèse est prévue avec l’ICANN en octobre.
Le Qatar lance son plan marketing le 18 octobre pour inciter les qataris à utiliser leur extension en IDN et le Registre va vendre les variantes en bundle. A suivre, d’autant que Internet Explorer ne restitue pas bien les caractères et que Google ne les prend pas bien en compte dans les résultats de recherche.
La conclusion de cet atelier fut sur tous les sujets mis de côté depuis le début de cette expérience (10 ans !), dont… les réseaux sociaux, pas encore pris en compte.
_ Nouveauté, cette année, EUROLINC a un stand qui s’est révélé être très bien situé – entre l’entrée du complexe et le passage vers le café et l’exposition d’une magnifique banderole ne peut échapper aux yeux des 1900 participants.de ce sommet où est présenté leprojet « Open Root ».
Réunissant des compétences européennes Louis Pouzin a permis la mise en œuvre des idées d’EUROLINC sur les langues naturelles et la gouvernance de l’Internet par le lancement d’une société et d’un produit, « Open Root », présenté au dernier CA de l’association.
Battant en brèche l’idée d’une Racine unique gérée par un organisme centralisé dans un Internet « global » basé sur de l’ASCII, les premières réalisations de la jeune société « Savoir-Faire » sont des Racines Ouvertes. La création de ces TLDs par Open Root peut se faire dans tous les alphabets et le client a le choix de sa Racine. Comme pour les Marques, différentes Racines Ouvertes peuvent co-exister tout comme les sites internet en .COM, .NET ou .DE peuvent pointer sur des entités totalement différentes.
Le stand obtenu au FGI de Nairobi était donc un test intéressant sur les réactions des participants dont la population est à priori acquise aux thèses de la Racine unique de l’ICANN. Un calicot a été réalisé et a donné une bonne visibilité à l’initiative.
La demi-surprise est l’intérêt marqué des opérateurs locaux (ISP, entreprises, écoles, etc.) et le stand qui ne devait ouvrir qu’une ou deux heures par jour s’est retrouvé devoir être tenu pratiquement toute la journée par Louis et Chantal.
L’intérêt pour des « Local Root » est certain.
Pour conclure sur cet IGF 2011, sa tenue en Afrique a permis une ouverture aux nombreux représentants des pays africains dont le développement des réseaux passe essentiellement par celui du mobile (smartphone avec 4 cartes SIM !). La culture de l’écriture est peu développée en Afrique où la voix est plus importante que les données, Orange développe d’ailleurs en local un système de transfert d’argent par mobile avec un système d’échange de bons. Des utilisations pragmatiques bien éloignées des discussions ésotériques tenues dans certains Workshops.
Le dernier jour des IGF diffère toujours des jours précédents. On tire bien sûr les conclu-
sions des travaux qui viennent de s’achever, mais la réflexion porte sur le bilan qui en découle et sur la prochaine réunion de l’IGF.
On s’attendait à des tensions vives sur les améliorations que l’Assemblée des Nations Unies avait demandé qu’on définisse pour le nouveau mandat quinquennal de l’IGF. Mais le Groupe de Travail chargé de le faire n’a pu respecter les délais prévus et une année supplémentaire lui a été accordée.
De plus, le choix du thème « L’Internet et le développement » a très bien convenu au Kenya qui a mis en œuvre une politique active d’accès de la population au mobile.
Dans ce contexte, les sujets d’opposition prévisibles ont été plus facilement traités :
Tous ces thèmes qui divisent ont été évoqués sans polémique et on a confirmé que la réunion 2012 de l’IGF serait consacrée aux rapports entre la Gouvernance de l’Internet et les Droits de l’Homme.
Mais le choix de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, n’exclut pas sur un tel sujet des contradictions qui ne garantissent pas la sérénité observée à Nairobi cette année.